26 juillet 2008
Deux ans de prison dont 18 mois avec sursis. C'est
la peine retenue vendredi contre un homme âgé de 30 ans qui avait
frappé son épouse à coups de poing, lui fracassant le nez, parce
qu'elle avait retroussé son voile islamique en raison de la chaleur. Le
mari, un maçon de nationalité algérienne, n'a pas supporté que sa femme
laisse paraître son cou.
Ali Nassakh a été placé en détention après
sa comparution immédiate pour violences volontaires sur conjoint ayant
entraîné une interruption temporaire de travail de plus de huit jours.
La
scène s'est déroulée jeudi sur le parking d'une grande surface près de
la plage du Prado. Les Lillois, mariés depuis le mois de novembre 2007,
s'étaient rendus à Marseille pour les vacances.
C'est un passant qui
a donné l'alerte à la vue du visage ensanglanté de la femme. En guise
d'explication, son mari avait affirmé qu'elle s'était cogné la tête
contre une voiture.
Devant le tribunal correctionnel de Marseille, le mari a demandé pardon à sa femme.
"Je
ne supporte pas la chaleur", a déclaré Djamila, 24 ans. "Le foulard, je
l'avais, je ne cachais pas le cou mais je n'avais pas de décolleté",
a-t-elle ajouté.
La femme, de nationalité française, n'a pas
demandé d'indemnisation et a déclaré avoir fait part à son mari que
"dans notre religion, le mari n'a pas le droit de dire à sa femme de
faire ce qu'il veut".
"La vraie religion de monsieur, c'est le machisme", a lancé le procureur de la République.
Du
côté de la défense, Me Marie-Laurence Pennicat a fait valoir la
différence culturelle entre les deux individus. Elle a toutefois
rappelé que "ce n'est pas la première fois qu'elle est frapée".